– Pffiu ! Un vrai labyrinthe ce sous-sol ! Après avoir passé ce fichu digicode, je gravis un interminable escalier qui menait à l'étage. J'entrouvris prudemment l'antique porte qui se dressait face à moi pour découvrir une immense salle qui avait tout du bureau grand luxe. Mis à part un bourdonnement lointain dans le ciel, le silence était absolu ; et c'est pourquoi je crus tout d'abord qu'il n'y avait personne. Ce n'est qu'en m'approchant du centre de la pièce que j'aperçus Fantauch, qui se tenait tranquillement sur son balcon, à quelques pas de moi, observant arrogamment l'étendue de son domaine. Alors que je réfléchissais à l'attitude à adopter face à mon ennemi juré, je remarquai que le bourdonnement extérieur se faisait de plus en plus fort derrière moi. On aurait dit le bruit d'un hélicoptère. Oui, c'était bien ça ! Un hélicoptère s'approchait. J'aurais même juré qu'il était maintenant juste au dessus de ma tête ! Un vacarme épouvantable éclata et je vis stupéfait une escouade entière de soldats débouler sur le balcon, juste entre Fantauch et moi. Sans sommation, ils canardèrent le misérable canard. Sans demander mon reste, je pris couardement la fuite en courant à n'en plus pouvoir vers l'issue la plus proche. J'avais rarement ressenti une telle frousse, et mon angoisse ne me facilita pas la tâche déjà difficile de retrouver la sortie de la villa parmi tout cet enchevêtrement de pièces plus vastes les unes que les autres. Exténué par ma course folle, ce n'est que lorsque je mis mon premier pas dehors, sur le seuil de l'entrée secondaire, que je me rendis compte qu'il n'y avait plus un bruit ; l'hélicoptère avait disparu... Reprenant mon souffle, je réfléchis à l'absurdité et la démence de ce à quoi je venais d'assister. Qui étaient ces soldats ? Une horde de mercenaires ? Un commando de l'armée ? Le Commissariat des Piérette avait-il un quelconque rapport avec ce massacre ? Je ne pouvais y croire. Comme souvent avec Fantauch, toujours plus de questions et jamais de réponses ! Mais cette fois, le pauvre bougre n'y était pour rien. J'avais beau avoir de la rancune envers lui, personne ne méritait de mourir fusillé ainsi. N'aurait-il franchement pas été préférable qu'il soit jugé pour ses actes plutôt que condamné à mort sans procès... En contournant la villa pour aller chercher des secours, j'aperçus le balcon où se tenait Fantauch, vivant, quelques minutes plus tôt. La rambarde était détruite en son milieu. Tout semblait indiquer que le cadavre du palmipède avait chuté dans la piscine extérieure de la villa. Au moins, La tradition canardesque était respectée : son corps était retourné à l'eau ! En m'approchant du bassin, je fus saisi par une vision d'horreur qui allait me hanter : http://www.prise2tete.fr/upload/FRiZMOUT-F@stAuch-vision.png - FiN -