Bravo à Jackv et Migou pour la première partie et l'auteur

Il s'agissait bien du désopilant livre de René Daumal
la grande beuverie
L'auteur a écrit une oeuvre qu'il n'a pas pu achever et qui décrit la recherche du sens de la vie sous la forme d'une métaphore
celle de la recherche, puis de l'ascension du "Mont Analogue"
(n'a plus d'intérêt depuis que nous cherchons à gravir le mont Numérique)
Bravo à Migou qui a trouvé la réponse demandée
-------------------- suite pas vraiment utile -----------------------------------------
(n'a plus d'intérêt depuis que nous cherchons à gravir le mont Numérique)
la citation à déchiffrer est
le passage où il explique le fonctionnement d'une certaine recherche scientifique (le chapitre sur les scients ... ceux qui coupent en morceaux) dans laquelle le sujet d'étude n'est qu'un prétexte et peut-être oublié en cours de route
"L'homme lui-même, comme le lapin rouge tout à l'heure, est toujours, en cours de route, oublié dans une boîte à ordures."
Avec la phrase qui synthétise le tout
"Je sais tout, mais je ne comprends rien"
Il y en a autant pour certains artistes :
Spoiler : [Afficher le message] — Vous ne me croiriez pas si je vous répondais. Mais plutôt, comme nous sommes parmi les colorieurs de toile, qui sont loquaces, nous allons en interroger quelques-uns.
Il interpella un gros homme déguisé en Espagnol et lui demanda pourquoi il peignait.
— Moi, dit celui-ci, tenez : je peins une poire. Quand vous aurez envie de la manger, alors je serai content.
L’infirmier commenta : « Donner à son prochain un désir sans le moyen de le satisfaire », puis il en interrogea un autre, un obèse rougeaud à barbe blonde qui déclara :
— Pour moi, c’est bien simple. Je suis devant ma toile (il l’était en effet), je regarde ma pomme ou mon nuage, je prends ma brosse, je choisis un vermillon (c’est ce qu’il fit), je le fiche là (il faillit percer la toile) et je jubile (il jubilait visiblement). Je regarde mon vermillon, et puis ma courgette ou mon loup de mer, je prends un vert, je le fous là (il frappa d’estoc puis de taille) et je jubile (il rejubila)…
Pour les logiciens
Spoiler : [Afficher le message] Je me suis ennuyé chez tous ces gens. Plus amusants m’ont paru les Logologues, c’est-à-dire Explicateurs d’explications, qui s’ingénient à décortiquer les propos des autres pour en extraire une vérité inutile et sans corps. La première conversation que j’eus avec l’un d’eux vaut la peine d’être rapportée. Je l’aperçus par une fenêtre à demi ouverte, assis à sa table de travail devant des machines à calculer très compliquées, les pieds dans un baquet d’eau chaude et un morceau de glace maintenu sur la tête par des bandages. On venait d’allumer au coin de la rue un nouveau réverbère et de mettre en marche un puissant ventilateur. Aussi me sembla-t-il de circonstance de lui crier :
— Beau temps, hein ?
— Un moment, dit-il en relevant la tête.
Puis, après une minute de réflexion :
— Voici comme il faut dire : Tout beau temps est agréable. Or le temps présent est un beau temps. Donc le temps présent est agréable. Syllogisme en Barbara : concluant. En effet, Monsieur, vous aviez raison. Beau temps !
Nous étions désormais amis. Il reprit :
— Mais pour élever votre proposition au rang de loi universelle, il me faudrait faire quelques calculs. Revenez donc dans un quart d’heure.
Il se mit à une de ses machines, j’allai me reposer sous un kiosque à musique et je revins. Il me tendit un cahier de feuilles dactylographiées dont je vais vous faire voir la première :
temps : T temps présent : Tp
beau : b agréable : a
Moi : M (négation) : ‘
Proposition :
(T : b > a/M) (Tp = b) > Tp = a/ M + -a/M’.
Postulat :
La politesse (p) exige l’affirmation d’une communauté de nature entre les sujets sous le rapport qui nous intéresse, ou :
p (M + M’) > (a/M = a/M’).
Démonstration :
T > (T x M) (TxM’)
et
(b – a) /M + (b = a) /M’ < p (M + M’).
Donc :
Tp = b > Tp (M = p) x Tp (M’ + M) x a x p
a x M’= (pXM) (a/M)
et, en vertu de l’absurdité de :
(b ≠ b’) > (M = M’) x p’
et de
p’ > 1 x aM,
on a :
(Tp = b) = a x M’ = l x (p x p’) x (Tp. a + M. p)….
Il y en avait cinq pages comme cela. Je fis semblant de les lire et le Logologue me dit :
— N’importe qui aurait donc eu raison de parler comme vous l’avez fait et je me réjouis avec vous, d’une joie logique et démontrée, qu’il fasse beau.
*Le livre entier est disponible sur la toile